« C'est parti ! » 10 h, hier sur le quai Franklin. Le soleil brille. Thomas Lenoir, le capitaine de L'étoile du golfe, allume le moteur de son bateau en bois.
Plusieurs fois par jours, à la belle saison, cette vieille dame fait la navette entre Saint-Goustan et Le Bono. « L'idée est d'allier balade sur la rivière et randonnée le long du sentier côtier, explique Thomas Lenoir. Je m'adapte aussi à la demande. Parfois, on part vers le golfe jusqu'à la pointe du Blair, Port-Navalo ou Locmariaquer avec un groupe de 20 personnes. »
En fonction des marées
Les amarres larguées, Stéphane Gaillard, le capitaine en second, dirige la proue vers le pont de Kerplouz. « Entre le pont, à quinze mètres, et la faible profondeur de fond, il faut bien gérer les marées, remarque le capitaine. Deux heures avant et après marée basse, je ne peux pas remonter jusqu'à Saint-Goustan. Du coup, je reste dans le port du Bono. »
L'étoile du golfe glisse à cinq noeuds dans les eaux calmes de la rivière. Sur le rivage, un héron fait le guet à quelques encablures du domaine du Plessis du Kaër et de son manoir du XVIe et XIXe siècle.
À babord, sur la gauche, la grande vasière de Kerdaniel s'étend le long du sentier côtier. Aigrettes, sternes et cormorans y volent régulièrement.
Un vieux navire
Assis à la proue, Thomas parle de son navire avec enthousiasme : « Il a été construit en 1967 à Étel. C'est un modèle de bateau de pêche mais il a tout de suite servi à transporter des passagers. »
Après plusieurs changements de propriétaires, l'Étoile du golfe navigue pendant 10 ans entre Larmor-Baden et Gavrinis avant d'être racheté par Thomas.
« Il embarquait 38 passagers mais ça faisait un peu boat-people, plaisante le capitaine. Entre la peinture et les bricoles, j'ai passé tout l'hiver dernier à le réparer. Je peux embarquer 26 passagers maintenant. »
Les rives se resserrent. Le Bono se rapproche. Le navire dépasse l'étang du Plessis et son piège à poisson. « Ici, c'est Pont César, décrit le capitaine. À marée basse, on peut voir les vestiges d'un viaduc romain. »
Derrière la pointe Vide-bouteille, c'est le domaine des Daboville que l'Étoile du golfe dépasse avant de virer vers Le Bono.
Une promenade agréable
Quelques annexes dans le chenal d'accès et l'approche de l'Angelus, un autre navire à passager, mettent un peu de piment dans cette navigation très tranquille. À la barre, le second rigole : « Capitaine ! Capitaine ! Je ne vais pas m'en sortir. »
Après une rapide manoeuvre, le bateau accoste. Une petite pause de quinze minutes permet de se dégourdir les jambes. « Les passagers peuvent aller visiter le village et rentrer au passage suivant ou par le sentier côtier », propose Thomas Lenoir.
Machine avant toute : c'est l'heure du retour. Une vingtaine de minutes plus tard, Saint-Goustan est en vue. Un panorama bien agréable pour terminer cette ballade.